Pourquoi les hommes réussissent mieux que les femmes dans l’entrepreneuriat ?

L’écart de représentation des genres dans l’entrepreneuriat français tend à se réduire depuis la pandémie néanmoins les femmes demeurent sous-représentées dans ce domaine. Cette tendance peut s’expliquer par trois différences notoires : la charge mentale, l’influence de la vie personnelle et le Mindset.

Une enquête de l’observatoire de la création d’entreprise de BPI France¹ révélait que 30% des français seraient des porteurs de projets ou inscrits dans la chaîne entrepreneuriale française. Les femmes constituent 52 % de la population française et pourtant elles ne représentent que 46 % des entrepreneurs.

Le principal frein des femmes à l’entrepreneuriat est leur vie personnelle : 

• En amont du projet entrepreneurial, elles redoutent le poids des responsabilités qui viendrait alourdir leur charge mentale qui est déjà beaucoup plus élevée que celle des hommes au quotidien. C’est un avantage considérable pour les hommes puisque seulement 16% d’entre eux disent redouter le poids des responsabilités contre 29% pour les femmes. 

• La raison principale de leurs cessations d’activité est leur vie personnelle (déménagements, changements familiaux) alors que cette raison apparaît en 5e position pour les hommes.

Quelles sont les différences notoires pendant leurs vies entrepreneuriales ? 

J’accompagne des porteurs de projets depuis plusieurs années, ce sont majoritairement des Cadre bac +5 et plus, avec des profils d’ingénieurs, d’avocats, financiers ou de commerciaux, habitant dans des grandes villes. La plupart sont attirés par les professions du bien-être ou de service avec un fort impact social car ils souhaitent œuvrer pour un monde meilleur à travers leur entreprise.

Avant de se lancer, il y a une peur très courante qui touche tous les profils quel que soit leur genre : Vais-je pouvoir vivre de cette nouvelle activité ? Vais-je pouvoir maintenir mon niveau de rémunération et mon niveau de vie ? 

Au-delà de cette peur commune, les hommes adoptent trois habitudes qui leurs permettent de mieux réussir que les femmes dans l’entrepreneuriat :

1. AGIR AVANT D’ÊTRE PRÊT : Les hommes n’attendent pas d’être prêt ou compétent pour agir, ils auront tendance à provoquer ou saisir les opportunités pour développer leurs projets, à agir et à réfléchir après aux responsabilités que cela implique. L’avantage d’agir sans trop réfléchir est que le mental laisse la place à l’audace, le syndrome de l’imposteur n’a pas le temps de s’installer et les scénarios négatifs d’être envisagés. Attention toutefois à trouver un équilibre entre audace et inconscience. 

2. DÉLÉGUER RAPIDEMENT : Ils n’hésitent pas à déléguer dès le début de leur activité car en structurant leurs projets avec des objectifs chiffrées et ambitieux. Ils délèguent des activités chronophages ou techniques afin de se concentrer sur le développement de leur business. C’est la différence entre travailler pour son business et travailler dans son business. Les hommes ont plus de facilité à embaucher des alternants, des stagiaires, des consultants dès le début de leurs activités afin de prendre de la hauteur et de déployer leurs visions. Les femmes ont une tendance à reproduire les schémas de leur vie personnelle dans l’entrepreneuriat : elles ne s’autorisent pas à demander de l’aide ou à déléguer, elles assument spontanément toutes les responsabilités, ce qui a pour effet de les mener tout droit à l’épuisement professionnel à devenir esclave de leur business.  

3. TESTER LE PROJET AVANT DE LE DÉVELOPPER : Ils testent leurs idées avant de s’investir dans un projet, les hommes auront une plus grande tendance à vendre leurs projets avant de l’avoir finalisé afin de tester le marché et de co créer leurs produits / services avec des bêta-testeurs. Les femmes qui sont plus touchées par le syndrome de l’imposteur, peuvent avoir peur de parler de leurs projets car elles ne sentent pas légitimes, la peur d’être jugés ou qu’on leurs volent leurs idées les empêchent finalement de prendre en compte la réalité de leurs marchés.   

Si vous êtes une femme entrepreneur et que vous reconnaissez dans ce profil, je vous invite à adopter ces trois nouvelles habitudes, qui vont aideront à donner de l’élan à votre projet et à changer de perspectives.  

Les différences de réussite entre hommes et femmes dans l'entrepreneuriat peuvent également être attribuées à divers facteurs, tels que les inégalités structurelles, les normes culturelles, les obstacles socio-économiques et les préjugés sexistes. 

Voici les différents facteurs qui peuvent impacter leur réussite : 

1. Inégalités structurelles : Les femmes peuvent faire face à des défis structurels tels que l'accès limité aux financements, aux réseaux professionnels et aux opportunités d'affaires, ce qui peut entraver leur succès entrepreneurial.

2. Normes culturelles et faible culture entrepreneuriale :  Dans certaines cultures, des attentes traditionnelles en matière de genre peuvent influencer le choix de carrière des individus. Les stéréotypes de genre peuvent également jouer un rôle dans la façon dont les femmes sont perçues en tant qu'entrepreneures. Les femmes ont aussi moins de représentation de cheffes d’entreprises dans leur entourage ce qui a pour double effet de les priver de modèles de réussite auxquelles elles pourraient s’identifier et de les rendre le développement de leur réseau plus compliqué. 

3. Obstacles socio-économiques : Les femmes peuvent être confrontées à des obstacles socio-économiques tels que des responsabilités familiales accrues, des attentes sociales spécifiques envers les femmes, et des discriminations basées sur le genre au travail.

4. Préjugés sexistes : Les préjugés et les discriminations sexistes peuvent influencer la façon dont les femmes sont traitées dans le monde des affaires, affectant leurs opportunités et leur progression.

En conclusion, on peut noter une différence majeure entre les hommes et les femmes durant leurs premières années d'entrepreneuriat.

Les hommes ont tendance à travailler pour leur business puisqu’ils arrivent à déléguer leur travail ce qui leur permet d’avoir une meilleure prise de recul et plus d’espace pour réfléchir au développement et à l’expansion de leur entreprise.

Les femmes quant-à-elles ont plus tendance à vouloir tout gérer toute seule et à déléguer assez tardivement ce qui accentue leur charge mentale. En quête de perfection, elles attendent plus longtemps  pour agir et travaillent ainsi plus dans leur business que pour celui-ci. 

Si vous êtes une femme entrepreuneure, je vous invite à réfléchir sur ces habitudes à mettre en place pour réussir à entreprendre plus sereinement et efficacement. 

Lien vers l’enquête BPI France : https://bpifrance-creation.fr/observatoire/relation-femmes-a-lentrepreneuriat

Lien vers ma vidéo YouTube à ce sujet : https://www.youtube.com/watch?v=FfT6Yavz3TE 

¹ Enquête menée par l’IFOP fin 2021, sur 5500 personnes représentatives de la population française.