Dirigeantes et managers sous pression : et si la clé pour mieux gérer le stress était dans le corps ?

Ces dernières semaines, j’ai eu le privilège de rencontrer des femmes aux parcours remarquables, des leaders passionnées qui jonglent chaque jour avec des défis exigeants. À travers nos échanges, j’ai été frappée par un constat commun : le stress n’est pas seulement une pression extérieure, il s’ancre en profondeur, influençant la clarté d’esprit, la prise de décision et l’équilibre de vie.

 

Je tiens à les remercier sincèrement pour leur temps, leur confiance et leurs précieuses contributions. Leurs témoignages ont mis en lumière des défis réels, mais aussi des pistes concrètes pour y répondre.

Cet article se veut un premier pas vers des solutions, une réflexion partagée pour mieux appréhender ces enjeux et transformer le stress en un levier de sérénité et de performance. Parce qu’un leadership apaisé est un leadership puissant.

Chaque matin, elles arrivent en réunion avec le sourire, prêtes à relever de nouveaux défis. Chiffres à atteindre, décisions stratégiques, gestion des équipes, anticipation des crises… Tout s’enchaîne, sans répit. Pourtant, derrière cette apparente maîtrise, la tension s’accumule.

 

L’une d’entre elles est DRH. Elle a essayé pendant des années de répondre aux attentes impossibles de la direction jusqu’au jour où son corps lui a envoyé un signal qu’elle ne pouvait plus ignorer : des douleurs chroniques. Elle est très engagée dans ses fonctions mais a aussi conscience qu’elle n’arrive pas à poser des limites saines avec le travail. Elle a déjà vécu un burnout et redoute que cela se reproduise.

Une autre de ces femmes est Responsable régionale dans le Retail. Elle a toujours été passionnée par son métier. Mais ces derniers mois, l’anxiété la rongeait. Les tensions entre services, les désaccords avec la direction, les conflits à gérer dans son équipe… Elle avait l’impression d’être le tampon entre toutes les frustrations. Son corps a réagi avant elle : douleurs à l’estomac, insomnies et également des débordements émotionnels. Elle me confie s’être cachée pour pleurer dans les toilettes ce mois-ci après avoir vécu une situation de harcèlement moral au travail.

Plusieurs d’entre elles occupent des fonctions dans des Directions Commerciales ou siègent au CODIR.  

Elles partagent toutes un autre combat : celui du lâcher-prise. Superviser des équipes, négocier avec des clients, gérer les risques, répondre aux objectifs de rentabilité et surtout prendre des décisions stratégiques éclairées… Tout repose sur elles. Mais à force de vouloir tout contrôler, elles se sont retrouvées piégées dans une spirale d’épuisement, incapables de déléguer sans stress.

Leurs histoires ne sont pas des cas isolés. Elles sont le reflet d’un mal-être profondément ancré chez les dirigeantes et managers. Mais surtout, elles sont le point de départ d’une prise de conscience essentielle : et si la clé pour mieux gérer la pression résidait dans le corps ?

Un stress omniprésent qui pèse sur la santé et la performancE

Le stress chronique ne se limite pas à un simple inconfort. Il altère la concentration, épuise l’énergie et réduit la capacité à prendre du recul. En entreprise, il agit comme un poison silencieux : décisions précipitées, tensions relationnelles, perte d’efficacité.

La surcharge mentale touche particulièrement les dirigeantes et managers, qui jonglent en permanence entre objectifs stratégiques et gestion des équipes. La pression des résultats impose un rythme effréné, où chaque instant semble compter. Dans cet engrenage, il devient difficile de s’arrêter, de respirer, de retrouver une forme de clarté mentale.

Les premiers signaux d’alerte sont souvent ignorés. Une fatigue persistante, une difficulté à se concentrer, une irritabilité grandissante… Puis viennent les symptômes physiques : douleurs musculaires, troubles digestifs, problèmes de sommeil. Le stress s’infiltre dans le corps, se fige dans les tensions et transforme le quotidien en une course sans fin.

Et ce n’est pas seulement un problème individuel. Une dirigeante épuisée, un manager sous pression, c’est une équipe qui en subit les répercussions. Moins de disponibilité, plus de tensions, une communication altérée. Le stress devient contagieux, impactant non seulement la personne concernée, mais aussi tout son environnement professionnel.

Pourtant, il existe des solutions. Mais elles ne passent pas uniquement par des techniques de gestion du temps ou des stratégies d’optimisation. Elles commencent par une écoute plus fine du corps et de ses besoins.

Écouter son corps pour mieux gérer la pression

Le corps est bien plus qu’un simple outil de production. Il est un indicateur puissant du stress et de la fatigue, capable de révéler bien avant l’esprit que quelque chose ne va pas. Pourtant, combien prennent réellement le temps de l’écouter ?

Développer une conscience corporelle permet de prévenir l’accumulation du stress avant qu’il ne devienne un problème. Planifier des pauses actives, intégrer des exercices de respiration, relâcher les tensions musculaires par le mouvement… Autant de gestes simples qui permettent de réguler la pression et de retrouver de la clarté mentale.

La respiration, par exemple, est un levier souvent sous-estimé. Une respiration rapide et superficielle maintient le corps en état d’alerte, alimentant l’anxiété et la tension. Prendre quelques minutes pour respirer profondément permet d’envoyer un signal clair au système nerveux : il est temps de relâcher la pression.

IDENTIFIER LES DÉCLENCHEURS DE STRESS AVEC LA PCM®

Mais la gestion du stress passe aussi par une meilleure compréhension de ses propres déclencheurs. Chacun réagit différemment : certains sont impactés par l’urgence et la surcharge de travail, d’autres par les conflits et la pression relationnelle. Identifier ces sources de tension permet d’anticiper et d’adopter des stratégies adaptées.

L’un des outils les plus efficaces pour cela est le modèle PCM (Process Communication Model). Il aide à comprendre comment chaque profil réagit sous stress et quelles sont les clés pour retrouver un équilibre. Un dirigeant ayant besoin d’un cadre clair pour fonctionner pourra, par exemple, apprendre à structurer ses journées différemment. Un manager sensible aux relations humaines saura poser des limites pour éviter d’absorber les tensions de son équipe.

Enfin, apprendre à déléguer et lâcher prise est un élément essentiel. Beaucoup de dirigeants pensent que tout repose sur eux, créant une charge mentale excessive. Mais faire confiance à son équipe, accepter que tout ne soit pas parfait, et valoriser l’autonomie des collaborateurs permet non seulement de diminuer son propre stress, mais aussi d’améliorer la dynamique de travail.

Écouter son corps, adapter sa gestion du stress à sa personnalité, apprendre à lâcher prise… Autant d’éléments qui transforment la pression quotidienne en une force mieux maîtrisée.

 Vers un leadership plus humain et durable

Pendant trop longtemps, la gestion du stress a été perçue comme une responsabilité individuelle. "C’est à chacun de trouver son équilibre." "Il suffit d’apprendre à mieux s’organiser." "On finira bien par s’y habituer." Mais la réalité est toute autre.

Le stress des dirigeants et managers n’est pas une simple question de résilience personnelle. C’est un enjeu collectif qui doit être pris en compte par les entreprises.

Un manager épuisé n’est pas un manager performant. Une dirigeante sous pression permanente ne peut pas prendre les meilleures décisions. L’efficacité ne se mesure pas à la capacité à encaisser le stress, mais à celle de le gérer intelligemment.

Les organisations ont tout intérêt à intégrer une véritable culture du bien-être managérial. Encourager la prise de pauses, favoriser un droit à la déconnexion réel, repenser la gestion des priorités… Ces ajustements ne sont pas des concessions, mais des leviers de performance à long terme.

Il est temps de changer notre regard sur le leadership. Un leader efficace n’est pas celui qui supporte le plus de pression, mais celui qui sait la canaliser. Un manager inspirant n’est pas celui qui est constamment débordé, mais celui qui sait préserver son énergie pour être pleinement présent.

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